
Les Collines Montérégiennes, un joyau naturel québécois à protéger
Si vous habitez la Montérégie, vous avez sans doute aperçu au moins une Colline Montérégienne : ces petits monts qui surgissent dans le paysage autrement plutôt plat. Plus précisément, les Collines Montérégiennes au sens strict représentent un groupe de 10 massifs rocheux, auxquels on associe le mont Rigaud puisqu’il partage des problématiques similaires en matière de conservation des milieux naturels. Ces massifs rocheux sont alignés sur environ 250 kilomètres selon un même axe entre les municipalités d’Oka dans les Laurentides et Notre-Dame-des-Bois en Estrie (source : coalitionmonteregiennes.ca).


Leur origine
Les Collines Montérégiennes proviendraient d’une même formation géologique qui a vu le jour il y a 125 millions d’années. Elles sont constituées d’un cœur de roches résistantes à l’érosion, raison pour laquelle elles se démarquent dans le paysage actuel.
Les Collines Montérégiennes, aussi souvent appelées « Les Montérégiennes » :
- Mont Royal
- Mont Saint-Bruno
- Mont Saint-Hilaire
- Mont Rougemont
- Mont Saint-Grégoire
- Mont Yamaska
- Mont Shefford
- Mont Brome
- Mont Mégantic
- Mont Oka
- Mont Rigaud (colline avec enjeux similaires)

Un territoire riche et de haute importance écologique
Les Collines Montérégiennes sont non seulement des joyaux emblématiques du patrimoine naturel et culturel québécois, mais ces collines figurent également parmi les plus importants noyaux de biodiversité dans le sud du Québec. De plus, les boisés et milieux humides qui couvrent le territoire des Collines Montérégiennes sont des puits naturels qui emmagasinent et stockent du carbone atmosphérique depuis des décennies, voire des siècles.
Malheureusement ces territoires sont menacés depuis plusieurs années.
Plus du tiers des québécois vivent à proximité d’une Montérégienne. Les collines subissent ainsi de fortes pressions telles que la perte et la fragmentation des habitats causés par la conversion des terres forestières et agricoles, la recrudescence d’espèces exotiques envahissantes, la pollution des cours d’eau, ou encore, l’achalandage accru de visiteurs dans les milieux naturels les plus sensibles.


Le saviez-vous?
Près de 40 écosystèmes forestiers exceptionnels totalisant plus de 2 500 ha sont présents sur les Collines Montérégiennes, incluant des forêts rares, refuges et anciennes. On estime qu’il y a entre 500 et 800 espèces végétales et 300 espèces fauniques sur les collines, incluant plus d’une centaine d’espèces désignées vulnérables, menacées ou rares.¹
Une Coalition dédiée à la protection des Montérégiennes
À l’automne 2021, 12 organismes de conservation se sont regroupés afin de former la Coalition des Montérégiennes. Cette dernière souhaite consolider des partenariats stratégiques avec, entre autres, les municipalités, les MRC et la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) au profit des Collines Montérégiennes. Elle soutient notamment le Plan d’action pour la reconnaissance et la protection des Collines Montérégiennes adopté en octobre 2022 par la CMM.
Les membres de la coalition
Depuis, grâce au financement du Projet de partenariat pour les milieux naturels (PPMN) octroyé par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) à Conservation de la nature Canada (CNC) et dont Nature-Action Québec bénéficie, des plans de conservation et de connectivité pour protéger l’ensemble des Collines Montérégiennes ont été réalisés.
La Coalition souhaite également rallier davantage d’organisations intervenant dans le périmètre des collines afin d’atteindre le plus grand nombre d’utilisateurs possible du territoire. Elle estime qu’il sera nécessaire d’investir au moins 150 M$ d’ici 2030 afin de soutenir les efforts de protection, de restauration et de connectivité écologique régionale pour les onze (11) Collines Montérégiennes du sud du Québec (incluant le mont Rigaud).
Visitez le site web de la Coalition pour en savoir plus et connaître les dernières nouvelles concernant la protection des Collines Montérégiennes : www.coalitionmonteregiennes.ca
En bref, la protection des habitats naturels des Collines Montérégiennes, ainsi que la restauration de leurs attraits fonctionnels et de la connectivité écologique régionale, sont des réponses très concrètes face à la perte de la diversité biologique et aux changements climatiques. Mais ces actions ne peuvent porter leurs fruits qu’en impliquant l’ensemble des acteurs de la planification territoriale et les utilisateurs du territoire aux côtés des organismes de conservation.
Nous remercions le gouvernement du Québec pour son soutien financier de 500 000 $, octroyé à Conservation de la nature Canada (CNC) et ses partenaires dans le cadre de la 15e Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (CdP-15). Cette somme servira à soutenir les actions de CNC en marge de la CdP-15.
Cet article est réalisé dans le cadre de la Journée « Accélération de la biodiversité dans le sud du Québec », un événement organisé en marge de la COP15 mettant de l’avant l’importance des partenariats entre les organismes de conservation et les instances municipales pour la préservation de la biodiversité.
1 CRÉ Montérégie Est. 2012. Les Montérégiennes : éléments du patrimoine du Québec. Diagnostic et identification des enjeux relatifs à la protection et à la mise en valeur des collines montérégiennes. McMasterville, Québec. 100 p.
PHOTOS : Ville de Montréal – Air Imex Ltée / Nature-Action Québec / Corridor Appalachien