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Qu’est-ce qu’une espèce végétale exotique envahissante (EVEE) ?

Définir une EVEE (aussi appelée plante exotique envahissante (PEE)), n’est pas une simple affaire. On catégorise souvent les EVEE comme étant nuisibles pour la santé, l’économie ou les milieux naturels. Néanmoins, pour devenir nuisible, les EVEE vont devoir passer de nombreuses barrières (ex. environnementales, physiologiques, etc.) avant de devenir nuisibles1.

Quelques définitions/concepts

 

Le schéma simplifié présenté ci-dessous permet de comprendre le processus pour qu’une espèce végétale puisse être définie comme envahissante et nuisible.

 

Cliquer ou passer le curseur sur le schéma pour voir les définitions.

Les EVEE ne sont donc pas toujours nuisibles. Elles se retrouvent principalement dans des zones perturbées par les activités humaines. Par exemple, les pissenlits (Taraxacum officinale) ou les marguerites (Leucanthemum vulgare) envahissent souvent d’anciens champs agricoles et des milieux urbains3. Le caractère invasif de ces deux espèces n’a toutefois que très rarement un impact négatif sur l’économie ou l’environnement. C’est surtout l’aspect esthétique qui leur confère leur côté nuisible.

marguerite
Comment une espèce végétale exotique arrive-t-elle dans un nouvel environnement?

Une espèce exotique végétale va pouvoir se disperser en dehors de son territoire d’origine principalement par l’intermédiaire des activités anthropiques (activités humaines). Les EVEE seront dispersées soit de façon accidentelle (par le transport, la terre contaminée, etc.) soit de façon intentionnelle (par l’agriculture, la pisciculture, l’horticulture)4.

Quels sont les critères qui garantissent le succès d’invasion d’une EVEE?

Plusieurs éléments contribuent à la réussite de naturalisation et d’invasion d’une EVEE. Ces caractères confèrent un avantage compétitif des EVEE envers la flore indigène ce qui peut mener au caractère envahissant et nuisible qu’on leur attribue. Néanmoins, dans la grande majorité des cas, les EVEE présentent une combinaison de caractères leur assurant un plus grand succès d’invasion dans un nouveau territoire.

 

Voici une liste de ces principaux caractères :

Croissance rapide

Les EVEE ont souvent la capacité de croître rapidement. Cette rapidité de croissance peut avoir un effet négatif en entrainant un aspect compétitif avec les végétaux indigènes, notamment pour l’accessibilité à la lumière.

 

Exemples

Le Pétasite géant du Japon (Petasites japonicus giganteus)4
Présente sur les berges de cours d’eau, des mares et des ruisseaux, cette herbacée produit des feuilles rondes pouvant mesurer plus de 1 m! Ses feuilles commencent à se développer rapidement dès la fin de l’hiver.
L’espace occupé par cette plante nuit à la diversité des plantes indigènes vivant dans la même zone.

IMG_2008_PetasiteJapon

La berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum)5
Dès le début du mois de mai, les jeunes pousses de la berce du Caucase se développent rapidement et possèdent déjà un grand panache de feuilles dès la fin mai. La lumière au niveau du sol est donc bloquée pour les espèces indigènes. De plus, la capacité de la plante à croître rapidement peut affecter le stock nécessaire de ressources dans le sol pour la croissance des espèces voisines.

naturgucker.de_CcommonFlickr_BerceCaucase

Bien que les données scientifiques ne soient que peu disponibles pour ces deux espèces, cette compétition pour la lumière entraîne vraisemblablement un effet négatif pour l’établissement des espèces végétales indigènes.

Longue floraison

Une longue période de floraison des EVEE peut jouer un rôle important dans leur capacité à envahir un milieu.

 

Exemple

La salicaire commune (Lythrum salicaria)
Il est possible d’observer les fleurs de cette plante dès le mois de juin jusqu’à la fin du mois de septembre. Cette longue floraison lui permet de pouvoir être pollinisée sur une longue période de temps ce qui maximise son succès de reproduction. 

SalicaireCommune2a
Propagation/reproduction végétative rapide

L’une des adaptations les plus efficaces dans le succès d’envahissement des EVEE est leur capacité de se reproduire de façon végétative, c’est-à-dire par l’intermédiaire de fragments de tiges, de leurs rhizomes et/ou de stolons.

 

Exemples

 

Le roseau commun (Phragmites australis)
Le roseau commun ou phragmite possède un vaste réseau sous terrain de stolons et de rhizomes permettant de capter l’oxygène et produire de nouvelles tiges6. Les rhizomes peuvent s’allonger horizontalement jusqu’à 4 m par année et peuvent aller jusqu’à 2 m de profondeur par année8.

La renouée du Japon (Reynoutria japnica)
La renouée du Japon est un incroyable exemple de plante utilisant la reproduction végétative. Avec de petits fragments de rhizomes mesurant moins de 1 cm, des colonies entières peuvent être recréées2. De plus, ses rhizomes peuvent se prolonger jusqu’à 2 m dans le sol et peuvent s’étaler jusqu’à 7 m de la plante.

Production d'une grande quantité de graines

La reproduction sexuée est largement répandue chez les EVEE. Cependant, la quantité élevée de graines produite par un seul individu d’une population peut être un grand avantage pour envahir un milieu.

 

Exemples

Le nerprun bourdaine (Frangula alnus) et le nerprun cathartique (Rhamnus cathartica)
Que ce soit le nerprun bourdaine ou le nerprun cathartique, un seul individu peut produire une très grande quantité de graines. Par exemple, chez le nerprun bourdaine, chaque individu peut produire entre 460 et 1 800 fruits et chacun d’entre eux peut contenir 2 ou 3 graines. Un seul individu peut donc produire entre 920 et 5 400 graines par année.

Frangula alnus 28-07-05 MH

La salicaire commune (Lythrum salicaria)
La fleur de la salicaire commune produit un fruit, en forme de petite capsule, qui peut contenir jusqu’à 100 graines. Une seule plante peut produire jusqu’à 2 millions de graines par année, ce qui lui confère un avantage important pour envahir les milieux dans lesquels elle s’établit2

Absence d'ennemis naturels

Il est possible que de nombreuse EVEE introduites au Québec ne soient pas menacées pas la présence d’ennemis naturels qui sont pourtant présents dans leur pays d’origine.

 

Exemples

 

La renouée du Japon (Reynoutria japnica)
Cette plante fait partie de ces EVEE n’ayant pas d’ennemi naturel au Québec. En revanche, au Japon, des organismes vivants tels qu’une psylle (Aphalaa itadori) peuvent représenter un frein dans l’expansion de la renouée du Japon5.

 

Le roseau commun (Phragmites australis)
Originaire du Moyen-Orient, de l’Europe et de la partie occidentale de la Chine2 le roseau commun exotique peut-être brouté par plus de 150 herbivores en Europe contre seulement 26 aux États-Unis8.

Un sol mis à nu

Les sols nouvellement modifiés ou mis à nu sont des milieux privilégiés par les EVEE. Ces nouvelles zones propices à l’envahissement peuvent être crées à la suite de travaux de terrain, de constructions, etc.

La situation des EVEE en Montérégie

De nombreuses EVEE sont présentes en Montérégie. Les huit EVEE terrestres les plus fréquemment vues, et qui engendrent de nombreuses menaces en Montérégie, sont :

 

Le phragmite (Phragmites australis)
Phragmite_1
Phragmite_2
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Phragmite_4

Quelques caractéristiques pour l’identifier

Le phragmite (ou roseau commun) forme des colonies denses, avec des individus pouvant atteindre 5 mètres de hauteur. Cette grande graminée s’identifie également facilement par son regroupement de fleurs en panache à l’extrémité de ses tiges de couleur vert-jaune. En hiver, il est facile de repérer le roseau commun, car ses tiges restent érigées2-9-10.

 

On trouve principalement l’espèce :

  • Dans différents types de milieux humides
  • Près des champs agricoles
  • Dans des friches
  • Aux bords des routes

 

Ne pas confondre avec :

  • Le roseau commun indigène ( Americanus)
  • L’alpiste roseau
  • Le roseau du Japon
Le nerprun bourdaine (Rhamnus frangula)
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Quelques caractéristiques pour l’identifier

Le nerprun bourdaine est un arbuste qui peut ressembler à un petit arbre pouvant atteindre 8 m de hauteur et 15 cm de diamètre. Les jeunes branches sont de couleur bordeaux, et de nombreuses lenticelles (petite perforation respiratoire de l'écorce des jeunes rameaux) y sont présentes.

 

Les feuilles du nerprun bourdaine, disposées de façon alterne, ont une forme obovée (forme ovale mais élargie vers l'apex (pointe située à la base)) et sont de couleur verte opaque. Les contours des feuilles sont lisses. Les cinq à sept nervures présentes sur les feuilles, d’une forme légèrement courbée, se prolongent du centre de la feuille jusqu’aux extrémités.

 

Les fruits du nerprun bourdaine forment de petites drupes (fruit charnu à noyau tel que la pêche) dont la couleur varie du noir au rouge dépendamment de leur maturité.

 

On trouve principalement l’espèce dans :

  • Les boisés
  • Les champs
  • Les parcs urbains

 

Ne pas confondre avec :

  • Cerisiers
  • Aubépines
  • Aulnes
Le nerprun cathartique (Rhamnus cathartica)
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Quelques caractéristiques pour l’identifier

Le nerprun cathartique a des allures de petit arbuste ou de petit arbre pouvant atteindre 8 m de hauteur et 15 cm de diamètre. Sur ses feuilles dentées, opposées, obovées et qui se terminent souvent en pointe, 3 à 5 nervures en forme d’arc suivent la forme de la feuille. Le long des branches munies de lenticelles, il est possible d’observer des « aiguilles ». Ses fruits sont des drupes de couleur majoritairement noire2-11-12.

 

On trouve principalement l’espèce dans :

  • Les milieux humides
  • Les sols acides
  • Les sols secs
  • Les parcs urbains

 

Ne pas confondre avec :

  • Cerisiers
  • Aubépines
  • Aulnes
La renouée du Japon (Reynoutria japonica)
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Quelques caractéristiques pour l’identifier

Une manière facile d’identifier la renouée du Japon est sa tige aux allures de bambou, de couleur verte et parsemée de taches pourpres. Formant souvent de grandes colonies, les individus peuvent atteindre 3 m de hauteur. Les feuilles, alternes, sont d’une forme bien caractéristique de cette espèce : droites à la base du pétiole, arrondies en son centre pour se terminer en pointe. À la fin de l’été, la renouée produit des fleurs blanches en grappes15-2.

 

On trouve principalement l’espèce :

  • Dans les bandes riveraines
  • Dans les milieux humides
  • Dans les fossés
  • Aux bords de routes
  • Dans les milieux perturbés
L’Alliaire officinale (Allaria petiolata)
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Quelques caractéristiques pour l’identifier

L’alliaire officinale forme souvent de denses colonies dont les individus peuvent atteindre 130 cm de hauteur. Les fleurs blanches, en grappes, sont soutenues par une tige verte poilue à la base. Les feuilles, de formes triangulaires et dentées, sont caractéristiques de l’alliaire officinale.

 

On trouve principalement l’espèce dans les milieux ombragés (forêts, sous-bois).

La berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum)
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BerceCaucase_1
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Quelques caractéristiques pour l’identifier

La tige de la berce du Caucase, sa taille ainsi que ses feuilles sont les 3 critères permettant de l'identifier. Sa tige, pouvant mesurer plus de 5 m, est parsemée de taches pourpres et de poils principalement à la base de ses feuilles. Ses fleurs blanches sont regroupées sous forme d’ombelles. L’ombelle du centre est plus grande que celles en périphérie2-14.

 

On trouve principalement l’espèce :

  • Dans les habitats frais et humides
  • Le long des berges et des cours d’eau
  • Le long des chemins de fers, des routes et des fossés

 

Ne pas confondre avec :

  • La berce laineuse (Heracleum maximum)
  • La carotte sauvage (Daucus carota)
Le dompte-venin noir (Vincetoxicum nigrum)
Dompte-venin_1

Quelques caractéristiques pour l’identifier

Le dompte-venin noir est une plante grimpante qui utilise différents types de supports (arbres, plantes, arbustes, certaines infrastructures) pour croître. Ses fleurs sont de couleur pourpre. Ses feuilles, en forme de lance, sont disposées de façon alterne le long d’une tige poilue2-16.

 

On trouve principalement l’espèce dans :

  • Les espaces découverts, ouverts et un peu ombragés
  • Les sous-bois et les forêts
  • Les bandes riveraines

 

Ne pas confondre avec :

  • Dompte-venin de Russie
Le Dompte-venin de Russie (Vincetoxicum rossicum)
DompteVeninRussie_1
DompteVeninRussie_2
DompteVeninRussie_3
DompteVeninRussie_4

Quelques caractéristiques pour l’identifier

Le dompte-venin de Russie est une plante grimpante qui va utiliser différents types de support (arbres, plantes, arbustes, certaines infrastructures) pour croître. Ses fleurs sont de couleur rose. Ses feuilles, de forme allongée, sont disposées de façon opposée le long d’une tige poilue.

 

On trouve principalement l’espèce dans :

  • Les espaces découverts, ouverts et un peu ombragés
  • Les sous-bois et les forêts
  • Les bandes riveraines

 

Ne pas confondre avec :

  • Dompte-venin noir

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