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Infos pratiques

Salamandre

Zoom sur les espèces en péril – La salamandre à quatre orteils

Statut au Québec : susceptible d’être désignée espèce menacée ou vulnérable
Comment la reconnaître?

La salamandre à quatre orteils (Hemidactylium scutatum) peut mesurer jusqu’à 10 cm, du museau au bout de la queue. Elle est de couleur brun-rouge avec des flancs grisâtres et son ventre est blanc avec des points noirs définis. Comme son nom l’indique, l’espèce se distingue par ses pattes arrière qui possèdent quatre orteils plutôt que cinq (elle est la seule salamandre terrestre à présenter cette caractéristique). On l’identifie aussi par sa queue qui rétrécit à sa base ainsi que par ses yeux proéminents.

 

Respirer sans poumons

La salamandre à quatre orteils fait partie de l’ordre des Pléthodontidés qui a la particularité de ne pas posséder de poumons. Elle respire donc par l’entremise de sa peau et de tissus qui se situent à l’intérieur de sa bouche. La propreté des lieux (qualité de l’eau, etc.) qu’elle habite est donc primordiale pour assurer sa survie et son bien-être. De cette manière, les salamandres sont aussi de bons bio-indicateurs, car leur présence est souvent signe d’un écosystème sain.

Habitat

Cette salamandre fréquente les forêts riches en mousses de même que les milieux humides, notamment pour se reproduire. Elle vit souvent dans les mousses, les troncs d’arbre ou encore sous des pierres. On la trouve surtout à proximité de tourbières, dans les marécages à sphaigne, sur les rives des étangs ou dans d’autres sols humides.

 

Habitat salamandre

 

La salamandre à quatre orteils est présente dans l’est de l’Amérique du Nord. Au Québec, elle est répartie à divers endroits. On a pu l’observer notamment à Covey Hill, au mont Saint-Grégoire, au parc des Grèves de Contrecœur, près de la rivière Chaudière, de même qu’à Gatineau, Blainville et Québec. Tout récemment, une équipe de NAQ en a d’ailleurs découvert une dans le Corridor forestier du mont Saint-Bruno.

 

 

Salamandre CFMSB

Salamandre à quatre orteils trouvée par notre équipe Restauration lors d’une sortie sur le terrain. Attention : il n’est pas recommandé de manipuler les salamandres, car il y a plusieurs démarches à suivre pour ne pas leur nuire. Celle-ci a dû être manipulée par une biologiste pour identification et a été remise en liberté quelques secondes plus tard

 

Il s’agit d’une espèce rare et qui fait l’objet d’un suivi, ainsi il est recommandé de signaler toute observation pour faciliter le travail des personnes qui l’étudient. Vous pouvez le faire sur le site web de l’Atlas des amphibiens et reptiles du Québec (AARQ) ou du Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec (CDPNQ).

Menaces

Ce qu’il faut retenir par rapport à la salamandre à quatre orteils, c’est qu’il s’agit d’une espèce qui est principalement menacée par l’humain. La déforestation, le développement urbain et l’assèchement ou la modification du drainage des milieux humides l’affectent directement. D’ailleurs, cette salamandre avait déjà été observée à l’Île-Perrot, mais aurait finalement disparu du site vraisemblablement en raison du développement urbain de cette zone située à l’ouest de Montréal. Elle peut aussi être affectée par l’utilisation de pesticides qui contaminent l’eau. Les actions humaines dans les milieux naturels ou à proximité de ceux-ci ne sont pas sans conséquences!

 

Des mesures sont mises en place sur les terres publiques par le gouvernement québécois depuis 2008, entre autres pour les activités liées aux opérations forestières. Une zone de protection de 150 m à 345 m de rayon est ainsi créée autour de chaque point d’observation de l’espèce à l’intérieur de laquelle aucune intervention forestière n’est permise. Il est aussi interdit de faire du drainage forestier dans un rayon de 500 m autour des zones de protection (source : ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec).

Une faculté surprenante!

Outre l’humain, cet amphibien est aussi menacé par des prédateurs comme la couleuvre et les musaraignes. La salamandre à quatre orteils possède un moyen de défense peu commun, soit la possibilité de séparer sa queue de son corps pour fuir un prédateur! Une fois détachée, la queue continue de s’agiter pour distraire le prédateur et laisser le temps à la salamandre de fuir. La queue va ensuite repousser, mais cette perte de graisses importante peut affecter sa réserve qui lui permet de passer l’hiver.

 

Nous espérons que vous en avez appris davantage sur l’une des espèces en péril au Québec! Restez à l’affût pour d’autres articles sur ces dernières.

 



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