
Lutter contre les espèces végétales exotiques envahissantes dans les milieux naturels
Depuis plusieurs années, les espèces végétales exotiques envahissantes (EVEE) prennent de plus en plus de terrain dans nos milieux naturels et sont une problématique majeure pour la conservation de ces derniers.
La prolifération des EVEE soulève de nombreuses problématiques économiques et environnementales importantes qui peuvent avoir des impacts négatifs sur la biodiversité, l’agriculture, les loisirs et la santé humaine.
Qu’est-ce qu’une EVEE?
Ces plantes exotiques (qui viennent d’ailleurs), introduites volontairement ou par mégarde, s’adaptent et colonisent de vastes milieux naturels et/ou espaces verts, pouvant ainsi dégrader l’habitat de nombreuses espèces indigènes du Québec. Plus précisément, elles remplacent des écosystèmes hétérogènes variés par des écosystèmes uniformes, moins accueillants pour la faune et la flore indigènes.
Au Québec, on retrouve plusieurs espèces comme la renouée du Japon, le roseau commun (ou phragmite), le nerprun bourdaine et cathartique, la salicaire pourpre, etc. Vous pouvez d’ailleurs trouver de l’information sur plusieurs EVEE présentes au Québec sur notre site web.
La lutte contre la prolifération des EVEE nécessite chaque année des investissements massifs de la part des villes/municipalités et du gouvernement. Il est important d’agir avant le début de l’invasion afin de prévenir la dissémination de ces envahisseurs qui peuvent compromettre le fonctionnement de nos écosystèmes en dégradant notamment les habitats fauniques et floristiques.
La gestion écosystémique des EVEE
Nature-Action Québec (NAQ) réalise chaque année plusieurs projets de surveillance, de sensibilisation et de contrôle des espèces exotiques envahissantes. L’approche favorisée par NAQ est la gestion écosystémique des EVEE afin de protéger les milieux naturels et de préserver les fonctions écologiques des écosystèmes. L’utilisation de méthodes alternatives aux produits chimiques, comme la prévention et le contrôle, par exemple, caractérise cette approche.
En effet, il existe plusieurs méthodes de lutte afin de pouvoir contrôler, confiner ou éradiquer les EVEE nuisibles dans les milieux naturels et/ou espaces verts. De nombreuses solutions s’offrent aux villes, municipalités ainsi qu’aux citoyens afin que chacun puisse faire sa part pour contrôler/confiner et, ultimement, éradiquer les envahisseurs.

Bâchage du phragmite
Contrôle du phragmite au parc de la Frayère à Boucherville

Petit blongios (source : Inaturalist.org)
La forte présence du phragmite au marais du parc de la Frayère à Boucherville mettait en péril l’intégrité écologique de l’habitat du petit blongios, un petit héron désigné vulnérable et protégé en vertu de la Loi sur les espèces menacées et vulnérables du Québec.
Ainsi, Nature-Action Québec a réalisé des travaux de fauche, de bâchage et le « spading » (arrachage à la pelle) des colonies de phragmite présentes. Des plantations de confinement limitant la propagation des colonies restantes seront réalisées lors de la phase 2 du projet. Ensuite, les bâches seront retirées pour permettre la plantation et l’ensemencement d’espèces indigènes pour restaurer l’habitat du petit blongios. Des suivis rigoureux seront par la suite réalisés afin de suivre l’efficacité des travaux de contrôle et d’apporter des correctifs, si nécessaire.

avant le fauchage

Pendant le fauchage
Un projet parmi tant d’autres qui a un impact direct sur le maintien et la restauration de la biodiversité québécoise!
Partenaires du projet
Ce projet a été réalisé avec l’appui financier du gouvernement du Canada agissant par l’entremise du ministère fédéral de l’Environnement et du Changement climatique et du programme de la lutte contre les espèces exotiques envahissantes de la Fondation de la faune du Québec en partenariat avec le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP).
Merci également aux parties prenantes soit la Ville de Boucherville, Canards illimités Canada ainsi que le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP).
Nous remercions le gouvernement du Québec pour son soutien financier de 500 000 $, octroyé à Conservation de la nature Canada (CNC) et ses partenaires dans le cadre de la 15e Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (CdP-15). Cette somme servira à soutenir les actions de CNC en marge de la CdP-15.
Cet article est réalisé dans le cadre de la Journée « Accélération de la biodiversité dans le sud du Québec », un événement organisé en marge de la COP15 mettant de l’avant l’importance des partenariats entre les organismes de conservation et les instances municipales pour la préservation de la biodiversité.