
L’importance de la connectivité et le rôle des corridors écologiques
Avez-vous déjà entendu parler de la connectivité écologique? Il s’agit de connecter des habitats naturels ensemble en créant des corridors afin de faciliter le déplacement des populations d’espèces animales et végétales, leur permettant ainsi d’accomplir leur cycle de vie dans des conditions favorables.
Ces corridors augmentent la résilience des habitats, permettent le maintien de la biodiversité et des fonctions écologiques qui y sont reliées. L’implantation d’un corridor ne signifie pas d’arrêter tous les usages sur le territoire, mais de les adapter pour favoriser la connectivité.
Pourquoi les corridors écologiques sont si importants?
- Permettre à la faune de se déplacer dans un corridor de nature (sans routes, développement résidentiel, zone industrielle, etc.) et ainsi protéger la biodiversité
- Protéger les milieux naturels restants sur notre territoire et en limiter la fragmentation
- Permettre à la nature de continuer de nous offrir ses services écologiques précieux
- D’approvisionnement (en biens matériels, en eau, etc.);
- De régulation (ex. captation du dioxyde de carbone par les arbres, pollinisation, filtration de l’air);
- Socioculturels (ex. apport pour le bien-être et les loisirs de plein air);
- De soutien (maintien des cycles naturels comme le cycle de l’eau).
- Aider les humains dans la lutte contre les changements climatiques en régulant le climat et en limitant les risques comme les canicules et les inondations
Source : connectiviteecologique.com
Corridors écologiques et aménagement



Comment améliorer la connectivité sur le territoire?
Il est possible de faire des analyses de connectivité, en prenant en compte soit la capacité de déplacement des espèces, soit la continuité du couvert forestier. Cela permet de faire un bilan de la connectivité sur le territoire et d’orienter les projets la favorisant. NAQ travaille en partenariat avec des MRC pour proposer des analyses de connectivité, afin d’orienter leur planification du territoire.
Il existe plusieurs façons de favoriser la connectivité sur un territoire :
- En conservant les milieux naturels existants, soit via des réglementations (ex. règlement d’abattage d’arbres, zonage de conservation) ou des initiatives de conservation volontaire (servitudes, réserves naturelles en milieu privé, etc.)
- En établissant la planification d’aménagement du territoire (ex. densification des lieux habités et réduction ou arrêt du développement à certains endroits)
- En restaurant des corridors existants, via la plantation d’aménagements en milieu agricole, en milieu urbain, etc.
Communiquez avec notre équipe Restauration pour en savoir davantage sur la conservation volontaire ou encore les analyses de connectivité.
La connectivité dans le sud du Québec
Nature-Action Québec travaille sur de nombreux projets visant à favoriser la connectivité dans le sud du Québec, une région densément peuplée et menacée par le développement urbain.
Par exemple, en Montérégie-Est, la superficie approximative du réseau écologique est de 64 572 hectares (ha).
Des avancements intéressants de conservation sont faits par NAQ et des partenaires pour la connectivité en Montérégie alors que les corridors écologiques y sont formés de 60 % de terres protégées par la réglementation, 20 % d’aires protégées et 8 % de terres protégées par des propriétaires ayant signé une déclaration d’intention (conservation volontaire de leur terrain privé).
Pour bonifier les corridors existants, divers projets sont en cours afin de relier des noyaux d’intérêt dans des secteurs choisis en fonction de leur potentiel de connectivité (leur proximité avec le corridor existant).
Amélioration de la connectivité du Corridor forestier du Grand Coteau
Une partie des milieux naturels de la Rive-Nord de Montréal est connectée grâce au Corridor forestier du Grand Coteau (CFGC), qui s’étend des plaines agricoles de Mirabel à l’ouest, aux tourbières de L’Assomption à l’est. Ce corridor est un ensemble de milieux naturels exceptionnels que l’on découvre entre la rivière des Mille-Îles et le plateau laurentien. Dans ce massif forestier se cache le « Grand Coteau ». Ce dernier désigne l’espace en pente offrant un dénivelé de 20 à 30 mètres situé aux abords du plateau Laurentien. Il comprend de nombreux bois métropolitains constituant des réservoirs de biodiversité terrestre du Grand Montréal (source : mongrandcoteau.ca).
Grâce au programme Action-Climat Québec, Nature-Action Québec œuvre à l’amélioration de la connectivité des milieux agricoles dans cinq secteurs d’interventions. Trois municipalités, soit Mascouche, Mirabel et Sainte-Anne-des-Plaines, ainsi que la MRC de l’Assomption, collaborent aussi à la réalisation du projet. Plusieurs aménagements sont faits afin d’offrir davantage de place à la nature et la biodiversité qui y vit.
Quelques aménagements réalisés à l’automne 2022 :
- Collaboration avec quatre producteurs agricoles
- Ajout de 1 930 mètres de haies brise-vent
- Aménagement de 685 mètres de bandes riveraines
- Création de 140 m2 d’îlots boisés
- Plantation de 183 arbres et de 2 087 arbustes
- Installation de 2 dortoirs à chauve-souris, de 6 nichoirs et 2 perchoirs







Initiative québécoise Corridors écologiques
Nature-Action Québec participe à l’Initiative québécoise Corridors écologiques (IQCÉ). L’Initiative vise à consolider l’engagement des acteurs municipaux, des citoyens propriétaires de lots boisés, agriculteurs et autres acteurs clés de l’utilisation du territoire. Pour ce faire, des activités de mobilisation, de renforcement des capacités, de reconnaissance et d’accompagnement dans l’action sont réalisées à l’échelle provinciale et dans 11 régions du Québec. L’Initiative québécoise Corridors écologiques est coordonnée par Conservation de la nature Canada, mise en œuvre par 10 organismes et soutenue par une centaine d’experts. Ce projet bénéficie d’une aide financière du gouvernement du Québec tirée du programme Action-Climat Québec et rejoint les objectifs du Plan pour une économie verte 2030.
Merci à Conservation de la nature Canada, le gouvernement du Québec, la MRC de L’Assomption, les municipalités de Mascouche, Mirabel et Sainte-Anne-des-Plaines et les producteurs agricoles impliqués pour ce partenariat gagnant pour la biodiversité!
Nous remercions le gouvernement du Québec pour son soutien financier de 500 000 $, octroyé à Conservation de la nature Canada (CNC) et ses partenaires dans le cadre de la 15e Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (CdP-15). Cette somme servira à soutenir les actions de CNC en marge de la CdP-15.
Cet article est réalisé dans le cadre de la Journée « Accélération de la biodiversité dans le sud du Québec », un événement organisé en marge de la COP15 mettant de l’avant l’importance des partenariats entre les organismes de conservation et les instances municipales pour la préservation de la biodiversité.