
Les polatouches : des animaux fascinants!

Ces rongeurs, de leur nom latin Glaucomys, se retrouvent un peu partout dans les forêts du Québec. Ils font partie de la famille des sciuridés, qui regroupe les écureuils et les marmottes notamment. Leur particularité? On les surnomme souvent à tort « écureuils volants » en raison de leur capacité à plutôt planer d’un arbre à un autre.
Au Québec, on retrouve le grand et le petit polatouche. Ce dernier est plus rare et s’abrite surtout dans les forêts feuillues du sud de la province. Il est d’ailleurs désigné comme espèce susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable au Québec. Apprenez-en plus sur ces petits mammifères qui se cachent dans nos forêts!
Se déplacer efficacement
Les polatouches sont les seuls rongeurs « volants » en Amérique du Nord. Grâce à son palagium (repli de peau entres les pattes), le polatouche peut en effet planer (et non voler) d’un arbre à un autre. Il pourrait parcourir de grandes distances, entre 20 et 50 mètres, et parfois même 80 mètres! Il est donc très habile pour grimper aux arbres, puis se déplacer de cime en cime en plongeant dans le vide et en tendant son palagium pour maintenir son vol. Sa queue aplatie en forme de plume lui sert de gouvernail et lui permet de se stabiliser dans les airs. Il se déplace ainsi pour trouver de la nourriture ou échapper à ses prédateurs.
Une découverte surprenante
Puisque les polatouches sont des animaux nocturnes, il est rare qu’on les aperçoive. Ils peuvent être entendus et parfois aperçus par des promeneurs en forêt la nuit et c’est justement lors d’une de ces occasions qu’un marcheur, également biologiste, a observé une caractéristique surprenante chez cette espèce. Le biologiste était à la recherche de grenouilles fluorescentes dans une forêt au Wisconsin lorsqu’il a entendu le cri d’un polatouche près d’une mangeoire pour oiseaux. En pointant sa lampe UV sur cette dernière il y a vu un polatouche dont le pelage reluisait d’une couleur rose bonbon.

Photos : National Geographic, Jonathan Martin
Les scientifiques se sont penchés sur cette découverte et ont ainsi pu établir en 2019 que toutes les espèces de polatouche, sauf une, émettent ce type de fluorescence sous les rayons ultraviolets. La queue et le ventre du polatouche seraient les parties de son corps les plus fluorescentes. Avec certains opossums, le polatouche est le seul mammifère connu pouvant émettre de la fluorescence.
Puisque les opossums et les polatouches sont des animaux nocturnes, certains scientifiques croient que cette fluorescence aiderait les polatouches à communiquer pendant la nuit, servirait pour la reproduction (séduction) ou bien les aiderait à se camoufler à travers les plantes fluorescentes se trouvant dans les arbres, mais aucune conclusion certaine sur son utilité n’a pour le moment été établie.
Une espèce à protéger
Au Québec, le petit polatouche, qui vit dans le sud du Québec, subit des pressions qui menacent son intégrité. Il est vulnérable à la perte de son habitat par le développement et l’abattage d’arbres. Le polatouche fait souvent son nid dans des cavités d’arbres, dont des arbres morts encore debout. Malheureusement, ces arbres sont souvent coupés, malgré leur utilité pour abriter plusieurs espèces. Les éclaircies causées par les coupes d’arbres compromettent aussi les déplacements du polatouche. Il est également en compétition avec d’autres espèces comme l’écureuil gris, très abondant, pour les arbres lui permettant d’installer son nid. Finalement, il est menacé par l’utilisation des pesticides, car son régime alimentaire est constitué en bonne partie d’insectes. Un suivi est fait au Québec afin de vérifier l’état des populations.
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