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Infos pratiques

Gérer une propriété protégée : tout un contrat!

L’équipe Conservation de NAQ travaille avec acharnement afin de protéger des milieux naturels à perpétuité et ainsi maintenir des sites de haute valeur écologique à leur état le plus naturel possible. Mais qui dit protection à perpétuité dit aussi gestion du terrain afin de prévenir sa dégradation au fil des ans et y favoriser la biodiversité. Un véritable engagement qui nécessite des suivis rigoureux et des équipes de gestion des propriétés dévouées.

 

Sur le terrain avec Léa Bouttier, biologiste et chargée de projet

Léa Bouttier au boisé de Brossard. Photo : Gino Harel – RADIO-CANADA

En décembre dernier, Léa, responsable de la gestion des propriétés de NAQ, a accompagné le journaliste Gino Harel de l’émission Les années lumières de Radio-Canada au boisé de Brossard, un terrain protégé par NAQ. Ce dernier est particulièrement vulnérable aux perturbations, principalement en raison de son emplacement tout près de la ville et des autoroutes 10 et 30.

 

Le site jouit d’une grande biodiversité et contient des habitats variés pour la faune et la flore. On y trouve entre autres des prairies et des friches pour les oiseaux champêtres. Le Goglu des prés par exemple, une espèce à statut précaire, est présent dans les milieux ouverts du boisé de Brossard.

Un Goglu des prés. Photo : Paulin Rodrigue

« Un des grands atouts de ce secteur c’est la quantité de milieux humides présents […], on parle d’une mosaïque de milieux humides, beaucoup de marécages forestiers arbustifs, mais aussi des marais et des tourbières. », explique Léa Bouttier au journaliste. « On retrouve dans les milieux naturels ici au boisé de Brossard des espèces comme la rainette faux-grillon, qui sont emblématiques parce que très vulnérables au développement urbain, à la perte des milieux naturels et à la dégradation des milieux naturels aussi. », ajoute-t-elle. La protection du site est donc d’autant plus importante pour cette espèce en particulier.

 

Le bois mort sur le site permet également à la petite faune et aux insectes de s’abriter et un ruisseau contient plusieurs espèces de poissons et d’amphibiens en plus d’attirer certains reptiles. Parmi ces derniers présents au boisé de Brossard on dénote la tortue serpentine, une autre espèce à statut, ainsi que la tortue des bois. Bref, le boisé de Brossard est un lieu grouillant de vie!

Devenir propriétaire et gestionnaire à la fois

L’acquisition du terrain est la première étape de la protection d’un site. Il faut ensuite maintenir l’intégrité écologique du milieu naturel à perpétuité et cela nécessite beaucoup de travail.

 

« Ces actions commencent par la connaissance du territoire, savoir qu’est-ce qui est présent sur les propriétés protégées, les types de milieux, les types d’espèces présentes. Ensuite, une des plus grandes actions c’est la surveillance. En étant très proche des centres urbains, il y a beaucoup d’utilisation informelle ou illégale des propriétés. Des exemples : la circulation en véhicules hors route ou en VTT, sur des sentiers en plein milieu naturel et parfois même sans aucun sentier. Il y a aussi la chasse », souligne Léa Bouttier. Pour empêcher ces pratiques qui nuisent au milieu naturel ou détruisent littéralement certains habitats, des patrouilleurs tentent de sensibiliser les contrevenants. On doit trouver des actions pour empêcher le passage, comme bloquer les sentiers et faire des campagnes d’information sur la fragilité du milieu. Le but est toujours de ne pas nuire au site et non pas de priver les gens de certaines activités. Il faut simplement les sensibiliser à respecter les règles et à se rendre aux endroits où leurs activités sont permises.

Rétablir le milieu

En plus de prévenir les actions pouvant affecter le milieu, des activités de restauration sur les sites protégés sont aussi réalisées en collaboration avec l’équipe Restauration de NAQ, comme des plantations ou encore des actions de contrôle et de lutte contre les espèces végétales exotiques envahissantes, telles que le phragmite ou encore le nerprun.

Des travaux d’ensemencement d’espèces indigènes après le contrôle d’une EVEE (alliaire officinale) afin d’éviter son retour dans le milieu naturel.

Pour d’autres exemples de travaux de gestion des milieux naturels exécutés par NAQ et ses équipes, consultez notre article présentant plusieurs chantiers réalisés lors de l’été 2022.

Pour écouter l’entrevue complète de Léa Bouttier, rendez-vous sur le site web de Radio-Canada Ohdio.