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Infos pratiques

Alliaire officinale - Jean-Serge Vincent

Reconnaître les espèces végétales exotiques envahissantes (EVEE) nuisibles dans votre cour

Source de la photo principale : Jean-Serge Vincent

 

En cette période de l’année, les jardins et les cours verdissent et fleurissent à vue d’œil! Malheureusement, à travers les jolies fleurs, des espèces nuisibles pourraient se trouver.  

 

Depuis plusieurs années, les espèces végétales exotiques envahissantes (EVEE) gagnent du terrain au Québec. Leur gestion représente un défi de taille dans plusieurs régions de la province. Apprenez-en plus sur quelques espèces que l’on retrouve fréquemment au Québec, comment les reconnaître et où vous pourriez les découvrir. Votre vigilance est importante afin de contrôler les EVEE potentiellement présentes chez vous et éviter qu’elles ne se répandent davantage! 

Qu’est-ce qu’une EVEE?

Tout d’abord, pourquoi les espèces végétales exotiques envahissantes pourraient-elles devenir nuisibles? Leur nom en dit beaucoup, c’est-à-dire que ce sont des plantes qui viennent d’ailleurs (« exotiques ») et elles possèdent de nombreuses caractéristiques qui peuvent leur conférer des avantages très bénéfiques pour envahir un nouvel environnement (« envahissantes »).  

 

Une plante, qu’elle soit indigène (originaire d’ici) ou exotique, peut avoir une influence négative sur la biodiversité, la santé humaine, l’agriculture, les paysages, les loisirs, etc. (MFFP, 2020).  Le concept de plante nuisible reste cependant une approche qui nous lie principalement aux aspects économiques. Selon le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec (MFFP), les principales causes économiques attribuables aux EVEE sont les coûts relatifs à leurs dommages et aux moyens de lutte mis en place pour contrer leur présence.  

Voici quelques exemples de nuisances que les EVEE peuvent avoir :
  • Impacts sur la biodiversité : compétition végétale avec les autres espèces (une plante prend toute la place au détriment des autres), dégradation des habitats de la faune et de la flore indigène, production de toxines ou de composants chimiques qui peuvent nuire aux autres espèces du milieu, etc.
  • Impacts sur les loisirs : obstruction de milieux de villégiature comme des pistes cyclables ou des sentiers, accès restreint aux plans d’eau, etc.
  • Impacts sur l’agriculture : altération des bandes riveraines, variation des niveaux de l’eau dans les cours d’eau, plantes susceptibles d’être hôtes de plusieurs virus néfastes pour les cultures, érosion des sols, etc.
  • Impacts sur la sécurité : nuit à la visibilité sur les routes, propagation des feux, etc.
  • Impacts sur la santé humaine : sève causant des brûlures en contact avec la peau, etc.

Pour en savoir plus sur les impacts négatifs de différentes EVEE présentes au Québec, visitez notre page web sur le sujet.

Des EVEE communes au Québec

De nombreuses EVEE sont présentes dans la province, en voici quelques-unes fréquemment observées. 

Le phragmite

Aussi appelé roseau commun, vous avez assurément déjà vu le phragmite, puisqu’il est très présent en bordure des routes et dans les fossés, notamment.

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Le phragmite forme des colonies denses, avec des individus pouvant atteindre 5 mètres de hauteur. Cette grande graminée s’identifie également facilement par son regroupement de fleurs en panache à l’extrémité de ses tiges de couleur vert-jaune. En hiver, il est facile de repérer le roseau commun, car ses tiges restent érigées.

Où retrouve-t-on le phragmite?

  • Milieux humides
  • Champs agricoles
  • Friches
  • Bords des routes
  • Etc.
Les nerpruns

Les nerpruns bourdaine et cathartique sont des arbustes pouvant atteindre jusqu’à 8 m de hauteur et qui dont le tronc peut avoir jusqu’à 15 cm de diamètre.

Le nerprun bourdaine se distingue par ses feuilles disposées de façon alterne et dont le rebord est lisse. Les cinq à sept nervures présentes sur les feuilles, d’une forme légèrement courbée, se prolongent du centre de la feuille jusqu’aux extrémités. Les fruits du nerprun bourdaine forment de petites drupes (fruit charnu à noyau tel que la pêche) dont la couleur varie du noir au rouge dépendamment de leur maturité.

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Le nerprun cathartique comporte quant à lui des feuilles dentées, opposées, qui se terminent souvent en pointe, 3 à 5 nervures en forme d’arc suivent la forme de la feuille. Ses fruits sont des drupes de couleur majoritairement noire.

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Où retrouve-t-on les nerpruns? 

Nerprun bourdaine :

  • Milieux humides 
  • Sols acides et sols secs 
  • Parcs urbains 

Nerprun cathartique :

  • Bandes riveraines 
  • Milieux humides 
  • Fossés 
  • Bords des routes 
  • Milieux perturbés 
La berce du Caucase

La tige de la berce du Caucase, sa taille ainsi que ses feuilles sont les 3 critères permettant de l’identifier. Sa tige, pouvant mesurer plus de 5 m, est parsemée de taches pourpres et de poils principalement à la base de ses feuilles. Ses fleurs blanches sont regroupées sous forme d’ombelles. L’ombelle du centre est plus grande que celles en périphérie.

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Source : quebec.ca

Attention! La berce du Caucase détient dans ses tiges et ses feuilles une molécule qui s’appelle la furanocoumarine qui cause des brûlures. Si vous la trouvez chez vous, il vaut mieux donc ne pas y toucher. Il ne faut pas la confondre avec la berce laineuse, qui elle est une espèce indigène et sans danger. 

Où retrouve-t-on la berce du Caucase?

  • Habitats frais et humides 
  • Berges des cours d’eau 
  • Abords des chemins de fers, des routes et des fossés 
La renouée du Japon

Une manière facile d’identifier la renouée du Japon est sa tige aux allures de bambou, de couleur verte et parsemée de taches pourpres. Formant souvent de grandes colonies, les individus peuvent atteindre 3 m de hauteur.

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Reynoutria japonica

Source : Mario Houde

Les feuilles, alternes, sont d’une forme bien caractéristique de cette espèce : droites à la base, arrondies au centre pour se terminer en pointe. À la fin de l’été, la renouée produit des fleurs blanches en grappes.

Où retrouve-t-on la renouée du Japon?

  • Bandes riveraines 
  • Milieux humides 
  • Fossés 
  • Bords de routes 
  • Milieux perturbés 
Quoi faire si je trouve une EVEE sur ma propriété?

Pour éviter de disperser involontairement l’espèce à la suite de mauvaises manipulations et pour ne pas vous blesser, il vaut mieux bien vous renseigner avant de décider d’en faire la gestion vous-même. Si vous trouvez une EVEE sur votre terrain, vous pouvez utiliser la plateforme web Sentinelle afin de signaler sa présence aux autorités compétentes. Nature-Action Québec organise également de temps à autres des formations pratiques qui vous permettront d’en apprendre plus sur les EVEE et parfois même de prendre part à des travaux de lutte. Suivez-nous sur les médias sociaux ou abonnez-vous à notre infolettre pour en être informé(e)s! 

Finalement, un dernier conseil que nous vous offrons pour un jardin exempts d’espèces nuisibles est de faire bien attention au choix des espèces horticoles que vous choisissez de planter dans votre cour et de vous débarrasser correctement des résidus verts lorsque vous en faites l’entretien.

Bon jardinage! 

Pour en savoir plus sur les différentes EVEE qui se retrouvent au Québec, leurs nuisances et leurs moyens de propagation, visitez notre section dédiée aux EVEE sur notre site web.